Réseau des médiathèques de Saint Quentin

Roman historique 4/5

Au temps de la riche Hollande et ses lointaines colonies, en 1686, la jeune Nella, qui ne voit guère son mari s'ennuie, et trouve un exutoire à l'étouffement en meublant une jolie maison de poupée. Symbole de ses habitants, c'est le fil conducteur d'un écheveau lourd de secrets, dans une société rigoureuse et calviniste. L'intrigue est très prenante, car très énigmatique. L'auteur s'est inspirée d'une maison de poupée conservée au Rijksmuseum : "ces maisons miniatures étaient très prisées des riches Hollandaises, mais celle de Petronella fut la plus fameuse, car la plus élaborée et la plus coûteuse". Ce roman, qui a rencontré un grand succès au Royaume-Uni, est en voie d'adaptation au cinéma.

Les bibliothécaires - Le 29 octobre 2015 à 18:26

La Hollande du 17ème siècle 4/5

Nous sommes en 1686, à Amsterdam, cité fière de sa richesse et de son protestantisme omniprésent. Nella arrive chez son époux Johannes, pleine d'espoir et de bonne volonté. Elle souhaite être une bonne épouse et voit son avenir avec de futurs enfants. Mais l'ambiance chez les Brandt est lourde, entre un mari marchand ultra occupé et une belle-soeur menant tout le monde à la baguette. Il y a aussi la douce servante Cornelia, et Otto, l'assistant de Johannes, ramené du Dahomey lors d'une expédition commerciale. Dans ce microcosme, Nella peine à trouver sa place. Et puis arrive ce cadeau de mariage, cette maison de poupée que Nella va s'amuser à remplir en commandant des figurines et des objets à un miniaturiste. Sans le savoir, Nella met le doigt dans un engrenage émotionnel et prémonitoire sans pareil. L'auteur a su parfaitement reconstitué cet Amsterdam de la fin du 17ème siècle. On retrouve bien la richesse de la ville, obtenue par des marchands organisés en guildes puissantes et hiérarchisées. La religion est aussi puissante que la loi, voire plus. J'ai tout de suite retrouvé l'image des protestants au profil austère, vêtus de noirs et collerette blanche. Il s'agit de filer droit dans cette ville aux apparences de liberté, mais qui finit par être une prison dorée. Dès lors, lorsque la vie de Nella prend des tournants particuliers, celle-ci ne peut avancer qu'à petits pas et laisser les dignitaires faire leur oeuvre. On est là dans le combat permanent pour arracher un plaisir anodin, la vie publique n'est que façade bien pensante, la comédie sociale est permanente. On n'a pas le temps pour la joie des plaisirs simples. Tout est labeur. Aussi, je n'ai pas retrouvé la fougue et le côté "aventure" que j'ai pu trouver dans d'autres romans au contexte assez similiare comme "Bleu de Delft" de Simone Van Der Vlugt, ou "Les mots entre mes mains" de Guinevere Glasfurd. En refermant le livre, j'ai plutôt été soulagée qu'heureuse de voir ce que Nella avait réussi à sauvegarder. "Miniaturiste" conte finalement une histoire assez rude, sans concession, dans laquelle une femme se bat pour survivre dans une époque et une ville à l'esprit étroit et à la rigueur religieuse étouffante.

Sophie - Le 25 octobre 2021 à 14:27

on se croirait dans un tableau d'un maître flamand 5/5

C 'est un roman fascinant, par le sujet, cette jeune femme, fille qui doit créer sa propre vie alors qu'elle n'est qu'une enfant. Cette mise en abyme de la maison de poupée qui fait référence à cette technique chère aux peintres flamands. La minutie de la description qui nous donne à voir les scènes comme autant de tableaux du XVIIème. Cela fait plaisir d'être happé dans un livre et de regretter l'avoir fini. Un chef d'oeuvre.

Un adhérent - Le 25 septembre 2017 à 15:09

Un petit tour à Amsterdam 4/5

Un roman présentant la ville d'Amsterdam durant l'âge d'or des Pays-Bas au XVIIe siècle à travers le destin de Petronella qui y épouse un marchand enrichi par le commerce avec les colonies...Le roman a une dimension fantastique car la maison de poupée offerte à la jeune épouse par son mari anticipe les évènements à venir et permet de révéler les nombreux secrets de la maison...Un livre qui se lit facilement, qui s'apparente à un roman d'apprentissage car nous vivons l'évolution du personnage principal enfermé dans de nombreux carcans sociaux mais un petit bémol, je trouve que le côté fantastique n'est pas suffisamment développé à la fin de l'ouvrage qui laisse de nombreuses questions sans réponse !

Un adhérent - Le 13 juin 2017 à 16:52