Amande de Won-Pyung Sohn
Qu'est-ce qu'une émotion et à quoi sert -elle ? Best-seller sorti en 2017 en Corée, traduit en anglais en 2019, puis de l'anglais en français en 2022.
Amande de Won-Pyung Sohn
PKJ, 2022
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Yunjae raconte sa vie de 15 à 18 ans, avec son handicap mental. Il est incapable de ressentir ou exprimer une émotion (alexithymie).
Il vit avec sa mère et sa grand-mère. Sa mère invente une méthode pour que son fils puisse s’intégrer, paraître normal, réagir, avoir une attitude adaptée aux situations. Elle lui apprend par exemple à repérer un compliment et comment y répondre. Mais cela apparait moyennement efficace.
Puis, la mère et la grand-mère de Yunjae sont victimes d’une agression très violente d’un déséquilibré. Sa grand-mère décède et sa mère reste dans le coma.
Comment Yunjae va-t-il s’en sortir ? Qui va pouvoir l’aider ? Seul le docteur Shim, un voisin, semble le comprendre.
Yunjae va rencontrer Gon, un garçon agressif, impulsif, qui n’a rien de commun avec lui, si ce n’est qu’ils sont tous deux incompris et rejetés par tous.
L’absence d’émotion se retrouve dans le style du narrateur : factuel, presque glacial, notamment quand il raconte la violence.
La confrontation des personnalités antagonistes et excessives de Yunjae et Gon font apparaitre des zones grises et finalement toute la richesse des relations humaines. (V Lo).
Yunjae doit faire avec son handicap: souffrir d'alexithymie (atrophie de l'amygdale de son cerveau) le prive de toute émotions. Les "parades" enseignées par sa mère avant son coma l'aident. Mais ce qui peut le sauver, une fois seul, ce sont les mots qu'il apprivoise dans les livres de leur "librairie-maison". Il espère bien y trouver les réponses à ses questions. Etant différent il va non pas trouver de la bienveillance mais du harcèlement, de la peur du côté de ses détracteurs. L'un d'eux Gon - lui-même maltraité - va devenir en quelque sorte "son ami" . Il lui apprendra la douleur, la culpabilité ... mais ce qui interroge Yunjae c'est l'amour, avec l'arrivée de Dora et cette nouvelle "relation sociale". Le style est direct et correspond bien à la nature même du personnage. L'écriture dépeint une société méconnue. Ce roman primé en Corée se lit d'une traite, sans rebondissement particulier.
Pour d'autres raisons je fais le parallèle avec la dystopie LX18 de Kamel Benaouda dans laquelle son héros est vierge de toute émotion mais les découvre via les textes de grands auteurs classiques. (Armelle Hervé)
Écrit par LORENDEAU, Vincent