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Wake in Fright : (Réveil dans la terreur) / Ted Kotcheff, réal.
DVD
Edité par Wild Side - 2015
Résumé : John Grant, instituteur d'une école perdue dans le désert australien, décide de regagner Sydney pour les vacances. Mais il fait d'abord escale dans la petite ville minière de Yabba. Le soir, il joue son argent et se soûle. Ce qui devait être l'affaire d'une nuit s'étend sur plusieurs jours... Bonus : Entretien avec Ted Kotcheff - Entretien avec Nicolas Winding Refn - Module sur la restauration - Making of d'époque - Entretien avec Ken Hall - L'histoire de la redécouverte et de la restauration du film - Reportage TV (ABC) - Bande-annonce.
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A voir absolument (si la violence ne vous rebute pas)
Il existe un lien, ténu, entre deux œuvres que l’on pourrait croire éloignées, Mad Max (1979) et Le cercle des poètes disparus (1989), au-delà du fait que leurs réalisateurs sont tous les deux australiens, George Miller pour le premier et Peter Weir pour le second. Ce lien, c’est un autre réalisateur qui, lui, n’est pas australien mais canadien, Ted Kotcheff (Rambo). En effet, ce dernier est derrière un film du tout début des années soixante-dix qui relancera le cinéma australien et donnera l’envie à toute une génération de jeunes cinéastes (que l’on nommera la Nouvelle Vague Australienne) de passer à l’action. Ce film, c’est bien sûr Wake in Fright (titre du roman dont il est l’adaptation, traduit en français sous le titre Cinq matins de trop écrit en 1961 par Kenneth Cook). Sorte de « U-Turn » australien où notre héros, John Grant (Gary James (non ce n’est pas une blague), Bond), instituteur d’un trou paumé au milieu de nulle part, en partance pour Sidney où il est censé retrouver la civilisation (mais surtout sa surfeuse de fiancé), va se retrouver coincé à Broken Hill à plus de mille kilomètre de sa destination, entre des rednecks tout droit sortis de Delivrance et une sorte de Gérard Philipe (Donald Pleasance) sorti des « Orgueilleux ». Film sur les déboires des hommes coincés dans ce territoire où il n’y a qu’une seule femme pour trois hommes, une zone désertique grande comme les deux tiers de l’Europe, et où donc leurs seuls divertissements sont le jeu, l’alcool, la bagarre et les armes à feu. Film, sorti en 1971 au Festival de Cannes, il n’a pas eu de succès malgré de bonnes critiques, les australiens, le jugeant trop caricatural à leur encontre. Par la suite, il sera porté disparu jusqu’à ce que l’on retrouve, par hasard, une bonne copie aux États-Unis en 2002. Après un long travail de restauration, il ressort à Cannes presque quarante ans après son premier passage (2009), nous permettant d’y avoir à nouveau accès. Curiosité, précurseur du cinéma australien moderne, ce film est à voir absolument si la violence ne vous rebute pas. Vous y suivrez une sorte de « Laurence d’Arabie » jouant dans « Very Bad Trip » avec un Docteur Loomis qui aurait du mal à se remettre de sa rencontre avec Michael Myers.
L'équipe des médiathèques Anatole France et Aimé Césaire - Le 09 mai 2023 à 17:56